jeudi 29 décembre 2011

Quel timing !

En poursuivant mes recherches du côté de la famille de mon épouse, je viens de me rendre compte d'un petit détail sympathique concernant son arrière arrière grand-mère Marie Léonie MONGEVILLE !

En effet, celle-ci est née le 1er juillet 1868 à 11 heures.


Rien de bien exceptionnel jusqu'ici, sauf que le mariage de ses parents a eu lieu le 1er juillet 1868 à 10 heures !



Quelle journée ! L'émotion du mariage sans doute :)

Marie Léonie MONGEVILLE épousera  Jules Arthur PERIN en 1887 qui deviendra l'aubergiste de Rambluzin dans la Meuse !

mardi 27 décembre 2011

Mon grand oncle : Louis Désire Vissac

Je vous parlais il y a quelques temps de mon aïeul Louis PROVAULT, cet arrière arrière grand-père au passé judiciaire sulfureux.
Louis épouse Eugénie VISSAC en 1895 à Poitiers. J'ai fait quelques recherches sur le frère d'Eugénie, et on peut dire que les deux familles se sont bien trouvées :)

Son frère Louis Désiré VISSAC a lui aussi connu quelques mésaventures avec la justice, et semble être un sacré personnage, notamment durant la Grande Guerre !




Son registre matricule nous apprend qu'en 1906, il avait déjà des brulures au bras droit et à la joue droite, plutôt étrange....




On peut aussi apprendre que son degré d'instruction générale était de zéro.Il ne savait donc ni lire, ni écrire.








et on apprend aussi que son certificat de bonne conduite lui a été refusé durant ses classes....


Vient ensuite la lecture des "détails des services", et là, ça continue de se corser....



Durant la Grande Guerre, ce grand oncle a souvent été mis en arrêt pour "maladie".

En 1915, il a été hospitalisé à Melun, Orléans, et même à Berck Plage !

On ne devait pas pouvoir être hospitalisé sans raison durant cette satanée Guerre, je ne pense donc pas que ce soit pour "tirer-au-flanc". Pourtant le personnage a l'air d'être un sacré marginal !

Il sera fait prisonnier de guerre durant la bataille du Chemin des Dames ! Un coup de chance finalement, comparativement au nombre de morts durant ces longs mois d'assaut !



Son registre matricule nous apprend même qu'il a été arrêté et condamné pour "mendicité en réunion" du côté de Loudun ! Et effectivement, on retrouve ce fait relaté dans la presse locale de 1924 !

Quelle famille !

samedi 10 décembre 2011

Métier d'antan - L'Arquebusier

Dans les registres paroissiaux de La Bussière (86), je suis tombé sur l'acte d'inhumation, en date du 02 janvier 1693, de Charles BOUTIN, dont la profession était "Arquebusier" !


Je pense que dans ce cas, l'Arquebusier n'est pas le soldat qui utilise l'Arquebuse, ce "fusil" imposant qui sera remplacé plus tard par le mousquet, mais plutôt l'artisan qui confectionnait des armes à feu, et des canons.

Il existe un très bon article tiré de "l'Encyclopédie des Sciences, des Arts et des Métiers" qui nous apprend tout sur le sujet ! Passionnant !

vendredi 9 décembre 2011

l'Edit du roi Henri II

Dans les registres paroissiaux de Saint-Pierre de Maillé (86), je suis tombé, en fin de registre de l'année 1768, sur une note écrite du curé de la paroisse.

"Je soussigné curé de la paroisse de St Pierre de Maillé, certifie que l'année dernière l'Edit du roi Henry II de 1556 à été publié de trois mois en trois mois, au prône des messes paroissiales de trois mois en trois mois".

Mes modestes connaissances ne m'ont pas permis de me rappeler ce fameux Edit, alors j'ai entamé quelques recherches.
En fait, devant la recrudescence des grossesses et accouchements cachés, et afin de prévenir l'abandon et donc la mort des enfants en bas-âge non baptisés, le roi Henri II a décrété cette loi qui stipule :

"Et estant duement avertis d'un crime très-énorme et exécrable, fréquent en nostre royaume, qui est, que plusieurs femmes ayant conceu Enfant par moyens deshonestes ou autrement, persuadées par mauvais vouloir et conseil, déguisent, occultent et cachent leurs grossesses, sans en rien découvrir et déclarer : Et avenant le temps de leur part, et délivrance de leur fruit, occultement s'en délivrent puis le suffoquent, meurdrissent, et autrement suppriment, sans leur avoir fait impartir le saint sacremeat du baptême : ce fait, les jettent en lieux secrets et immundes, ou enfouissent en terre profane ; les privans par tel moyen de la sépulture coûtumière des chrétiens"

Et les sanctions envers les mères reconnues coupables étaient très radicales puis qu'elles encouraient la peine de mort comme l'indique ledit Edit :

"statué et ordonné, et par édit perpétuel, loi générale et irrévocable, de notre propre mouvement, pleine puissance et autorité royale, disons, statuons, voulons, ordonnons et nous plaît, que toute femme qui se trouvera deuement atteinte et convaincue d'avoir celé, couvert et occulté, tant sa grossesse que son enfantement, sans avoir déclaré l'un ou l'autre, et avoir prins de l'un ou de l'autre témoignage suffisant, même de la vie ou mort de son enfant, lors de l'issue de son ventre, et qu'après se trouve l'Enfant avoir esté privé tant du saint sacrement de baptême, que sépulture publique et accoutumée, soit telle femme tenue et réputée d'avoir homicide son Enfant. Et pour réparation, punie de mort et dernier supplice"


Edit qui fut d'ailleurs "reconduit" par Louis XIV en 1708....
Le curé des paroisses devait donc rappeler régulièrement cet Edit, et les femmes devaient alors déclarer leur grossesse et la naissance de l'enfant.....

mercredi 7 décembre 2011

Une reconversion !

En parcourant les registres paroissiaux de Cenan (petite commune rattachée à la commune de La Puye au début du 19éme siècle), je suis tombé sur cette acte de "reconversion".
Où comment, des protestants décidèrent de se convertir à la "religion catholique apostolique et romaine".
Nous sommes le 29 Avril 1686...


On peut y lire que des personnes de familles plutôt aisées ("Escuyer" et "Demoiselle") ont "juré la main sur le Saint Evangile qu'elles embrassaient la religion catholique apostolique et romaine".

Marthin LUTHER était un moine germanique qui a osé se soulever contre les positions du Pape. Pour cela il fut excommunié en 1521.
Cela lui permettra d'ailleurs de se marier en 1525 et d'avoir 6 enfants !
Il fut à l'origine du mouvement du protestantisme, puisque de plus en plus adeptes étaient d'accord avec ses propos, si bien que les premiers protestants étaient appelés les "Luthériens".


Les idées de LUTHER furent portées en France par Jean CALVIN, homme de lettres né en Picardie en 1509.
Rappelons qu'au 16éme siècle, les Guerres de religion, entre catholiques et protestants font rage !
Seul l'Edit de Nantes y mettra temporairement fin en 1598.
L'Edit de Nantes a été signé par le roi Henri IV, lui-même, ancien protestant converti au catholicisme afin de pouvoir accéder au trône....
Je dis "temporairement", car l'Edit de Fontainebleau, signé par Louis XIV en 1685 révoque l'Edit de Nantes !

On comprend donc mieux pourquoi ces demoiselles et tristes sieurs se rendent à l'église de Saint-Hilaire de Cenan pour se convertir en 1686 à la seule et unique religion autorisée !

mardi 29 novembre 2011

La Révolution française vue par le curé d'Antigny

Parti à la recherche des destructeurs de loups de la gentille sorcière des archives, je me suis lancé dans la lecture des registres paroissiaux de la Vienne. Registres tenus avant la Révolution française par les curés des communes, et dans lesquels, ils notaient les baptêmes, les sépultures et les mariages.
A la plus grande joie des généalogistes que nous sommes, ces curés notaient aussi souvent des informations intéressantes sur la vie de la commune, voire de la France de l'époque.

Ainsi, comme j'étais tombé sur ce mot du curé d'Archigny sur la Révolution française de 1789, j'ai retrouvé un autre mot identique du curé d'Antigny, une commune voisine.



Je ne vous fais pas la retranscription de l'acte car il est vraiment lisible, mais n'hésitez pas à me contacter si vous ne comprenez pas certains mots.

Quel plaisir de trouver ces modestes témoignages d'une époque qui marqua notre pays.
Monsieur le curé d'Antigny, merci !

Par contre, Gloria, pour les loups, je poursuis ma traque :)

dimanche 27 novembre 2011

Mon grand-oncle : Jean-Baptiste PREVOST

Il y a peu, je vous parlais de mon aïeul Louis PROVAULT, quelque peu marginal, ayant maille à partir avec justice locale.
Son frère a lui aussi un parcours intéressant...




En commençant la lecture de son registre matricule, j'ai constaté que son certificat de bonne conduite lui avait été accordé, et qu'il avait une carrière militaire plutôt intéressante.





Il a en effet arpenté la France, à travers différents régiments, notamment l'infanterie de Marine. Il a fait un passage dans le 3éme régiment d'Infanterie Coloniale, dans lequel se trouvait aussi le caporal Ludovic BLAIS dont je vous ai déjà parlé.

Un parcours assez classique, et je pensais même que Jean-Baptiste était bien plus sage que son frère. C'était sans compter sur cette petite note qui figure en bas de son registre....






























Le 10 mars 1915, après avoir bu un p'tit coup, ce soldat a abandonné son poste, et cela, en temps de guerre, ça ne pardonne pas....Il sera condamné à 26 mois de prison. Emprisonnement effectif à la fin de la campagne bien sur.
Il sera démobilisé en 1919, et décèdera le 21 avril 1920 à Châtellerault (sûrement en purgeant sa peine...)

lundi 21 novembre 2011

1849 - Le meurtre du couple GENDRE

 
A la frontière du département de la Vienne et de l'Indre-et-Loire, s'est déroulé un crime horrible, dans le petit village des Ormes, non loin de Saint-Sulpice, au hameau des Mireaux...

Crime pour lequel, le dénomme Joseph CHAUSSEBOURG fut condamné à la peine capitale.



Le dénommé CHAUSSEBOURG partageait le hameau "Des Mireaux" avec le couple GENDRE. 
Ce lieu-dit n'était composé que deux habitations, en partie creusées à même le rocher.
Tout allait mal entre ceux deux familles.
Si bien qu'en septembre 1848, Joseph CHAUSSEBOURG, eut une nouvelle querelle avec son voisin Pierre GENDRE, dit "Le Jardinier".
Il le laissa pour mort après une vive altercation, mais ce dernier n'avait pas encore rendu son dernier souffle ! Pour cela, il fut condamné à 6 jours d'emprisonnement.

Ceci ne fit qu'accroître la haine que ressentait Chaussebourg pour la famille Gendre. Ainsi, il fomenta un plan diabolique pour se débarrasser de ces deux voisins.
Il tua les époux GENDRE dans un bain de sang effroyable avant de s'asséner un coup de serpe au niveau du cou. Puis il s'en alla au village voisin pour demander de l'aide, en répétant que le hameau avait été attaqué par 3 brigands, et que le couple GENDRE avait été assassiné et qu'on avait essayé d'en faire de même avec lui !

Une fois sur la scène de crime, les autorités judiciaires démasquèrent  la supercherie et le triste sire Joseph CHAUSSEBOURG fut embastillé, non sans clamer son innocence ! 
Sa réputation au village, et les nombreuses menaces de mort qu'il avait proféré à l'encontre du couple, n'avaient trompé personne !

On apprendra même durant le procès que ce voyou volait des moutons à ses voisins GENDRE, et leurs redonnaient écorchés vifs ! 
Sans compter sur le fait, que la nuit du crime, un cri horrible avait été entendu dans le village, mais que personne, par crainte du sieur CHAUSSEBOURG, n'avait osé intervenir...

Pour ce meurtre, Joseph Chaussebourg fut condamné à la peine capitale.
Sa demande de recours en grâce lui ayant été refusée, il fut exécuté le Mercredi 08 mai 1850.
La presse nous raconte d'ailleurs son exécution 


Toute l'affaire racontée dans "l'Avenir de la Vienne", le journal local de l'époque !






 Et n'hésitez pas à rejoindre la page Facebook, de Généacrimes pour ce genre d'affaire surgit du passé !

jeudi 17 novembre 2011

Mon aïeul Louis PROVAULT, le marginal !

J'avais un peu mis de côté une branche de mon arbre, je ne sais pour quelle raison. Surement parce j'étais trop occupé à élaguer le reste !
Me voilà de retour sur  la branche maternelle de mon grand-père Robert GAGNADOUX.

Sa mère, Marcelle Célestine Eugénie PROVAULT vient d'une famille, on-ne-peut plus marginale ! La rumeur familiale voulait qu'une partie de la famille était un peu "rebelle". Je crois que j'ai mis le doigt dessus !

Marcelle est née de l'union de Louis PROVAULT et d'Eugénie VISSAC. 
Ce sont deux familles qui se sont bien trouvées d'ailleurs (article à venir sur la famille VISSAC !).

Louis a déjà une histoire administrative intéressante ! En effet, il se nomme Louis PROVAULT.
Il est le fils de François PREVOST et de Marie LAVENIN, alors que ses frères et soeurs ont tous le nom de famille de PREVOST, et leur mère se nomme Marie LAVENAC.
Pensant faire une erreur, j'ai vérifié et recroisé toutes les informations, et il s'est avéré que je n'ai pas commis la tragique bavure qui m'aurait obligé à refaire toute une branche de mon arbre :)

L'explication vient surement du fait que Louis est né à Saint-Maurice-la-Clouère (86), et ensuite ses parents sont venus s'installer sur Poitiers (Faubourg de la Cueille....). Donc, il y a eu changement d'officier d'Etat-cvil, et le nom est passé de PROVAULT à PREVOST.
Dans les registres, on rencontre souvent des recours réparant ce genre d'erreurs administratives, mais cela demande une démarche auprès du tribunal, et vous verrez par la suite, que ce n'est pas trop le genre de la maison....
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L'acte de décès de François PREVOST

et

l'acte de mariage de Louis PROVAULT confirment bien qu'il s'agit du père et du fils.








Louis PROVAULT épousera Eugénie VISSAC le 26 janvier 1895, après quelques années mouvementées...







Mes recherches sur cet aïeul m'entrainèrent donc tout naturellement vers son registre matricule, toujours une source d'informations précieuses ! Et quelle ne fut pas ma surprise !




On peut noter que ce cher Louis mesurait 1.54 mètres et qu'il avait (déjà...) une cicatrice au bras droit...
Et c'est ensuite que nous découvrons son parcours carcérale !
 


 De 1888 à 1890, ça ne s'arrête pas !


On le retrouve d'ailleurs souvent dans l'Avenir de la Vienne, le journal local...

En 1888

En 1889

Pour sa défense, son père Francois est décédé en 1886, peut être que cela n'a pas aidé....

On le retrouve jusqu'en août 1890, ou il sera affecté sur instruction au 4éme bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique. Je suppose que c'est une décision de justice, et non pas un choix personnel....

Avant d'être réformé en Octobre 1895 pour "perte de l'oeil gauche", année de son mariage !

On le retrouve ensuite en 1919, ou il est cité comme Marchand de poissons :)

Quand on fait des recherches généalogiques, on n'a toujours des surprises, toujours !

Je prépare un autre article sur la famille PREVOST / PROVAULT, car les frères de Louis sont aussi...intéressants....

jeudi 10 novembre 2011

Le Caporal Joseph Eugène Ludovic BLAIS

C'était il y a 93 ans, jour pour jour, après plus de 4 ans d'une guerre sans précédent, l'Armistice était signé mettant fin à un des plus grands drames mondiaux.
C'est donc tout naturellement que j'ai décidé de consacrer ce billet à la Grande Guerre, et à un homme en particulier, le Caporal Joseph Eugène Ludovic BLAIS. Aïeul d'une amie pour laquelle j'ai eu la chance de collecter quelques informations.

Joseph Eugène Ludovic BLAIS est né à Boismé, dans le canton de Bressuire, dans les Deux-Sèvres, le 22 août 1886.


Il est le fils Victor Toussaint BLAIS, scieur de long, et de Marie Augustine LUMINEAU .
Il avait donc 20 ans, lorsqu'en 1906, il commence ses classes. Sa vie militaire ne lui laissera pas beaucoup de répit. Il commença son périple en Tunisie.

En 1830, la France envahit l'Algérie (conquiert diront certains...), et s'installe fortement en Afrique du Nord. La Tunisie voisine, pays ruinée, est obligée d'accepter une mise sous tutelle occidentale. Et c'est en 1878, que la France obtient la totale liberté d'envahir la Tunisie sous prétexte d'aller mater la rébellion Berbère (des tribus Kroumirs), accusée de pénétrer sur le sol français, par l'Algérie...

Le protectorat français débuta donc en Tunisie en 1881, suite à la signature du traité de Bardo, que le dirigeant tunisien dû signer sous la menace de son exécution...difficile de faire autrement...Quelques mois après, ce traité déjà injuste, était consolidé par la signature de la convention de Marsa qui donnait quasiment les pleins pouvoirs à la France sur la Tunisie. Et débute alors, une vrai mission de "civilisation" de la Tunisie, où le Français était présenté comme un être supérieur, face à un Tunisien "indigène" et complètement incapable de diriger son pays. 
Et c'est dans ce climat de tension extrême que débarque le 2nde classe Joseph Eugène Ludovic BLAIS, au sein du 4éme régiment de zouaves. Il officiera en Tunisie d'octobre 1907 à mars 1908. C'est en effet en 1907, que sera créé le groupe des jeunes Tunisiens, groupe contestataire qui souhaitait des réformes !

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 Ensuite, de mars 1908 à août 1909, il sera du côté du Maroc, près de Casablanca, où la guerre "froide" fait rage entre la France et l'Allemagne, dans leur folle course à la colonie...

Jaurès avait demandé d'ailleurs dès janvier 1908, le retrait des troupes françaises du Maroc...
Mais au même titre que la Tunisie, le Maroc sera placé sous protectorat français en 1912. 
 


   
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Enfin, d'août 1909 à 28 août 1910, il retournera en Tunisie, mais dans l'armée de réserve. Il passera d'ailleurs Zouave de 1ére classe, le 15 juin 1909, juste avant son passage dans l'armée de réserve.





Il y aurait encore beaucoup à dire sur la présence des troupes françaises sur le sol tunisien et nord-africain en général, mais je vous invite à consulter cet excellent site.

En 1911, Ludovic BLAIS reviendra en France, où il épousera à Chiché (79), le 3 juillet 1911, la demoiselle NOIRAUD Marie Eloïse. Ils auront deux enfants ensemble, Marcel né en 1912 et Emilienne née le 05 avril 1915, soit exactement 9 mois après la mobilisation générale !
Il sera de nouveau mobilisé, comme beaucoup, le 1er août 1914, au sein du 3éme régiment d'infanterie coloniale, puis au sein du 33éme régiment d'infanterie coloniale, fraîchement créé en août 1914.


















Durant la Grande Guerre, il sera fait Caporal le 1er janvier 1915. 
L'histoire veut qu'il sera dégradé au rang de 2nd classe le 15 septembre 1915 car "à une observation d'un sous officier concernant ses fonctions de Caporal, il avait répondu "je m'en fous". 
On imagine aisément qu'il n'avait pas voulu envoyé la dizaine d'homme sous son commandement, exécuter un ordre imbécile...et il a donc été dégradé pour cela.
Il sera tout de même cité à l'ordre du régiment le 21 décembre 1915 pour "sa belle conduite au combat du 25 septembre" et décoré de la Croix de Guerre.
Et le 5 novembre 1916, il retrouvera même son grade de Caporal !





Malheureusement pour le Caporal Blais, le Général NIVELLE prend la tête des opérations en décembre 1916, et décide en avril 1917 de lancer une énorme opération, le Chemin des Dames sur lequel les Allemands sont présents depuis septembre 1914 et qu'ils ont eu le temps de fortifier....


Ce fut un échec cuisant pour la France puisqu'on estime à 200.000 français morts en deux mois de combat, soit plus de 3.000 hommes par jour !



Cette offensive débutera le 16 avril 1917, et le pauvre Caporal BLAIS, comme bon nombre de poilus, y laissera sa vie. 

 


Il tombera le premier jour des opérations au moulin de Vauclerc, et sur cette photographie de l'époque, on peut voir l'intensité et la rage des combats...




Nous retrouverons son nom dans le Journal de Marches et des Opérations du 3éme Régiment d'Infanterie Coloniale au milieu de dizaines d'autres noms, funeste recensement des pertes de la journée.



Malheureusement, pour plus de 80% des soldats tués ce jour là pour le 33éme Régiment d'Infanterie Coloniale, on ne sait pas ou sont enterrés les corps, ils ont surement terminés à l'ossuaire de Craonnelle où d'un cimetière militaire proche.

 Suite à cet échec, Nivelle sera d'ailleurs vite remplacé par le Général Pétain en mai 1917.

On peut noter qu'en 1917, c'est la date d'entrée en guerre des Etats Unis. Nivelle écrira d'ailleurs à ce sujet, cette petite note que l'on peut retrouver dans les Journaux de Marche et des Opérations de certains régiments :


Pour conclure sur le Chemin des Dames, il faut rappeler que Pétain dû gérer une crise sans précédent dans cette guerre, puisque pour la première fois, l'armée française sera confrontée à des mutineries en masse. Mutineries que l'on peut parfaitement comprendre. 
Après 3 années de guerre et d'horreur, on demandait à des hommes d'aller vers une mort certaine ! A ce titre, "les tribunaux militaires prononcèrent 3 427 condamnations dont 554 à mort"

Cela valut d'ailleurs la création de la fameuse "Chanson de Craonne", créé par des Poilus, et qui fut interdite et réhabilitée il y a peu par le président Giscard d'Estaing. 
Le gouvernement avait promis un million de Francs et la démobilisation complète au soldat qui dénoncerait le créateur de cette chanson, et jamais personne ne fut dénoncée...


Voila, en ce jour d'armistice, je me devais de rendre hommage à nos Poilus, et au Caporal Joseph Eugène Ludovic BLAIS, mort au front, laissant une veuve et deux orphelins,  et qui ne vit jamais arrivé ce message tant attendu par tous :

Avec moi, il n'y a point de pardon....

Je suis parti à la recherche de la mort d'un de mes aïeux en compulsant la presse local de l'époque.
Mathieu VISSAC, cet aïeul est mort à l'âge de 28 ans, un an après son mariage, trouvant cela étrange, j'ai décidé de lire la presse pour savoir s'il n'y avait rien sur ce décès.
Je me suis donc penché sur la lecture du "Journal de la Vienne" du 1er Décembre 1849, et j'ai fait une découverte, autant surprenante que saugrenue !



 Comment mourir bêtement pour un simple "vol" de châtaignes...

Et si vous aimez ce genre d'anecdotes, je vous recommande l'excellente page Facebook de Généacrimes !