mardi 26 novembre 2013

Huit cents livres !

Vu dans un registre paroissial de Clairac (Lot et Garonne), cette note sur la pension du curé de ladite commune en 1790. Ce texte fait surement suite au décret de l'Assemblée Nationale du 13 février 1790 qui supprime les vœux monastiques et permet aux membres des congrégations régulières de recevoir une pension :












"Le 28 février 1790, monsieur le curé de Clairac (Monseigneur Vergner âgé de 87 ans) a fait à la municipalité de la présente ville la déclaration du revenu dont il jouit par lettre de son bénéfice et le tout pour le conformer au décret de l'Assemblée Nationale, il apporte par cette déclaration qu'il n'a d'autre revenu qu'une pension de huit cents livres....huit cents livres !
Ô bonté de ma mère ! huit cents livres.
Le pasteur d'une des paroisses la plus peuplée et la plus étendue du diocèse qui comprend six paroisses, celle de Saint-Martin dans la ville, celle de Saint-Pierre, de Cambes, du vague Détignagues, de Dimeuil, huit cent livres !
Le doyen des curés congruistes du Royaumes ! Huit cent livres !
Celui a qui, son titre seul donne par droit divin 15 milles francs de revenus !  Huit cents livres celui qui a consacré ses vœux, ses travaux pendant plus de cinquante ans au salut de ses ouailles. Huit cents livres, le vieillard qui compte vingt et deux olimpiades.....dix sept lustres et demi, et les cinq sixième d'un siècle au service des autels, huit cents livres. Le citoyen recommandable par ses talents, sa tolérance, ses vertus.
Huit cents livres enfin !
Celui qui après avoir sacrifié la meilleure portion d'un patrimoine très considérable, a vu tous le bénéfice du Royaume quadruplé de revenu tenu [....] Inaccessible aux révolutionnaires (?) des siècles n'ont jamais été augmenté d'un sol ! O Couna (injure locale ?) !
Avide, avare, ambitieux, tu es coupable (comptable ?) au tribunal de la nation de cette criante injustice !"

Pour information, "l'olimpiade"  [Olympiade] est une unité de temps qui correspond à 4 ans, temps qui s'écoule entre deux jeux olympiques. Le "lustre" une unité de temps de 5 ans (et qui a donné l'expression "ça fait des lustres !"), le tout correspondant bien à environ 87 ans comme précisé au début de cette note. Effectivement le curé de Clairac commençait à avoir de l'âge et l'auteur a bien voulu le faire comprendre, certainement pour accentuer la gravité et la "longévité" des actes de Monseigneur en question, qui non seulement avait dilapidé des fortunes, mais se permettait de demander une pension exorbitante pour continuer son train de vie "infernale"....

mardi 1 octobre 2013

Un changement de nom en 1793

Vu dans le registre d'état-civil (fraîchement créé) de Blois en 1793, ce changement de nom....

 

"Aujourd'hui septième jour du second mois de la République française [...] devant nous Jacques Toreyant membre du conseil Général de la commune de Blois [...] est comparu Guillaume LEROY dit D'ARTOIS, vétéran national de la 5éme compagnie en garnison dans cette ville, lequel nous a déclaré qu'il est né en la paroisse de Notre Dame de Aire en Artois, département du Pas-de-Calais, qu'il a pour nom "Leroy" çi-dessus désignés, auquel il déclare (?) renoncer pour prendre celui de "Pierre André SansCulottes" lesquels noms lui ont été donnés par Pierre Dorion, cordonnier en cette commune, et Marguerite Ponteney, épouse de Pierre Recapé, sous-lieutenant de la Garde Nationale soldée de la commune Saint Gilles, district de Challans, département de Vendée......"

Effectivement, en 1793, la France est en pleine reconnaissance de la "sans-culotterie", il était surement mieux vu de s'appeler "Pierre André SansCulotte", que "Guillaume LEROY".
Par contre, en 1794, avec la chute de Robespierre et sa décollation, les "Sans-Culotte" perdent leur influence, ainsi que leur pouvoir, alors qu'est donc devenu ce Pierre André SansCulottes ? Mystère.....


mardi 27 août 2013

Une note curieuse....


Vu dans les registres paroissiaux de la commune de Bourg-Archambault (86) en 1721, cette "note curieuse" d'André Cuisinier....

Le 14 janvier 1721, moi André Cuisinier, alors diacre, j'ai pris possession de la cure de Bourg-Archambault, par nomination de Messire Gil de Cardaillac, abbé de Saint-Savin auquel temps il se trouva une opposition de la part de messire Alexis Ribaud, sieur Dubois, qui avait pris possession de ladite même cure du Bourg-Archambault, sur nomination des révérends pères bénédictins de l'abbaye de Saint-Savin et le vingt [...] juin de la même année suis entré en paisible possession de laditte cuere après un désistement que ledit sieur Ribaud fit de tous ses droits et prétentions à la dite cure avec reconnaissance de son mauvais droit et de par devant les sieurs Dupré et Lafontaine, notaires royaux résidant à Saint-Savin.



Comme nous devons toujours penser aux âmes détenues dans les flammes du purgatoire et faire quelques prières pour diminuer leurs pensées et les faire jouir au plutôt des bonheurs qu'elles attendent instituées, alors de mon arrivée, un libera que j'ai continué à chanter tous les dimanches de l'année à quoi mon successeur ne sera nullement tenu qu'autant que sa charité voudra lui porter et pourra omettre sans aucune peine ni sans aucun des habitants puisse lui faire connaitre que c'est une chose de droit, c'est pourquoi je l'ai voulu insérer ici et le signer de mes propres mains...

Que j'aime ces témoignages de curé, et ces phrases sans ponctuation :)

vendredi 9 août 2013

Les Présidents de Verrue

Verrue est une commune de la Vienne, à quelques kilomètres au sud de Loudun.
En effectuant des recherches dans les registres d'état-civil de la commune, je suis tombé sur cet acte de naissance :


Des prénoms très sympathiques de personnalités ayant grandement marquées la France au 19éme siècle.
  • Napoléon, certainement en hommage au troisième du nom qui fut le premier Président de la République à être élu au suffrage universel (à moins que ce ne soit en hommage au premier du nom...?)
  • Gambetta (Léon), qui n'était pas Président de la République mais Président du conseil des Ministres (que l'on nomme aujourd'hui "Premier Ministre"). Mais pourquoi Gambetta et pas Léon ?
  • Félix (Faure), qui était Président de la République en 1896, année de naissance du jeune COGNARD. Malheureusement, Félix Faure est décédé quelques années après son élection, dans des conditions que la morale m'empêche d'écrire ici :)
  • Sadi (Carnot) : Président de la République juste avant Félix Faure, il a été assassiné en 1894.
Alors pourquoi de tels prénoms ? Mystère ! Une certaine passion pour la République certainement, à moins que je fasse complètement fausse route....


mardi 30 juillet 2013

Les conscrits mutilés volontaires

En 1798, la loi Jourdan-Delbrel met en place le service militaire obligatoire. "L'armée se forme par enrôlement volontaire et par la voie de la conscription".
En 1804, la mise en place d'un système de tirage au sort fut institué, et chaque commune devait founir un certain quota d'hommes âgés de 18 à 30 ans. Quelques moyens légaux existaient pour échapper à la conscription, notamment les soutiens de famille, le mariage, et l'infirmité.

L'administration dût faire face à de nombreuses mutilations volontaires de jeunes gens ne souhaitant pas partir à travers l'Europe et le Monde sur les différents champs de bataille (et on peut facilement les comprendre...). Ainsi de nouvelles lois ont vu le jour pour punir durement ces mutilés volontaires.

La première est celle du 8 fructidor An 13 :



 Puis la loi du 6 janvier 1807, article 4 :
 
 
En 1806, des compagnies de pionniers sont ainsi créées, quatre pour débuter, dont une se trouvait à Poitiers. Forcément, se retrouver dans ce genre de corps de pionniers promettait un dur labeur, mais la sanction se voulait exemplaire !

Si bien que dans la presse locale de la Vienne, on retrouve en janvier1808, le nom de ses conscrits mutilés volontaire (je retrouve même un lointain cousin d'Antigny) :

 


On peut voir que les façons de se mutiler sont multiples, même si l'amputation de la première phalange de l'index est un classique (puisqu'il empêche l'utilisation du fusil), ainsi que l'arrachement des incisives (qui empêche de déchirer les cartouches de poudre).

Les lois sur les mutilés volontaires se sont étoffées au fil su 19éme siècle, et cela jusqu'à la Grande Guerre de 14-18....

Pour les sources, merci à Gallica, et aux Archives Départementales de la Vienne pour la presse locale en ligne.

mardi 18 juin 2013

L'hôpital civil de Poitiers

Lors de ma dernière visite aux Archives départementales, je me suis intéressé aux hôpitaux de Poitiers.


L'hôpital civil de l'époque était situé entre la rue "du jardin des plantes" et la "rue de l'Hôtel dieu" (anciennement rue de l'Hospice). L'Hôtel Dieu est d'ailleurs la dernière appellation de cet hôpital qui a du fermé ses portes en 1978 (année de mon naissance, et si j'en crois ma mère, j'étais un des derniers enfants né là-bas, entre deux cartons....)

Aujourd'hui, ce lieu est la propriété de l'Université de Poitiers, seul le jardin botanique est resté dans le giron de la municipalité, et il faut reconnaitre que se promener dans ce jardin est très agréable !

Je suis tombé sur ce "projet d'agrandissement de l'Hôpital civil de Poitiers" qui date tout de même de 1880. La qualité du dessin, et son parfait état de conservation m'a donné envie de le partager.

Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir, ou faire un clic droit "enregistrer " pour retrouver l'image sur votre ordinateur et pouvoir zoomer à votre convenance.




dimanche 16 juin 2013

La charité

Vu dans le registre paroissial de Ligniers-Langoust dans la Vienne (rien que le nom de cette ancienne commune fait rêver).
Je partage ces quelques pages, non seulement pour leurs contenus, mais aussi pour la qualité de l'écriture, car tout ceci a été rédigé en 1661, il y a plus de 350 ans....


Pour plus de renseignement sur la charité chrétienne, je vous renvoie vers la lecture du livre neuvième du "Mémorial de la vie chrétienne", chapitre premier qui s'intitule : "de la nature de la charité, de ses fruits et de son excellence".

samedi 25 mai 2013

Formules d'actes de baptêmes, mariages et sépultures

Vu dans le registre de Notre Dame L'Ancienne de Poitiers de 1787.
Je trouvais intéressant de connaître les formules exactes de tous les actes que nous croisons dans nos recherches.


Voila donc en théorie ce qu'on devrait toujours pouvoir lire sur un acte, mais effectivement dans la pratique, ce n'est pas toujours aussi simple :)

jeudi 23 mai 2013

Les excès de la chaleur...

L'été 1707 en France a apparemment été marqué par une forte canicule.
Cet acte de décès semble valider cette forte chaleur à l'époque, puisque ledit sieur Dupont a "étouffé hier par les excès de la chaleur".
Il a donc été inhumé dans le cimetière de Chasseneuil-du-Poitou (86)

cliquer sur l'image pour l'agrandir

Le malheureux n'étant pas originaire de la paroisse, heureusement qu'il a été vu "le dimanche précédent, à vêpres et à la bénédiction", sans cela aurait il eu droit à son petit rite funéraire.....?

lundi 20 mai 2013

Accidents de charettes à Buxerolles

 Vu dans le registre paroissial de Buxerolles (86)
 

"Le 13éme jour de septembre 1735 est mort et a été inhumé Pierre Bastard, métayer de "la barre", sur lequel le jour précédent sa charrette passa sur lui, cassa l'épaule et une cuisse (?) et fut retrouvé par un appelé Gendron, et soigné par un appelé Froger qui lui tira tant de sang qu'il en a perdu la vie...."
 

"Le 19éme jour du mois d'août 1744 a été inhumé dans le cimetière Jacques MOUNIE, mort sur le grand chemin de "l'essart" à (?) par accident. Une charrette chargée de fagots lui a renversé sur le corps, lequel a resté plus de 24 heures sur la place exposé aux mouches et en danger d'être mangé par les loups ou les chiens [....]."

Le phrase la plus énigmatique pour moi dans cet acte est la suivante : 
"Je l'ai enterré craignant plus grande corruption en présence de...."
 De quelle corruption parle-t-on ? La corruption de l'âme ?

jeudi 16 mai 2013

Saint Philibert à Liaigues

Liaigues est une ancienne commune de la Vienne, très petite. Si petite que pour une année, l'ensemble des actes de naissances, sépultures et mariages tiennent entre 2 et 4 pages.
En 1716 et 1717, le curé inscrit deux notes sur les registres qui nous racontent deux évènements majeures pour cette paroisse de Saint Philibert.


Au mois de may de cette année 1716, le calice de cette paroisse a été échangé et refait tout à neuf, et a été fait et donné un ciboire, donné une chasuble et une aube par les Révérends pères bénédictins de Saint Cyprien de Poitiers et autres donateurs. Pareillement par eux, le choeur de cette église a été recouvert et reposé. Par Madame la Comtesse de Poitiers a été donné une autre chasuble, une custode, et la bourse pour porter le Saint viatique aux malades avec une autre bourses à corporaux garnie d'un corporal et d'un voile de calice.
Les habitants ont aussi fait recouvrir la nef et ont fait garnir le vitrail de laditte nef. Le tout par Sel, soins (?) et sollicitudes et quelques frais du curé soussigné qui a donné dans le même temps un encensoir, et navette, un bénitier, un devant d'autel, un dais, un bassin de plomb pour les eaux de baptême. Ne s'étant trouvé dans l'église de cette ditte paroisse pour tous ornements qu'une petite chasuble et un autel très pauvre. Pareillement, le curé a fait démolir et rétablir l'ancien presbytère qui est proche l'église a ses propres frais sans en avoir remboursé aucune chose ny des héritiers des précédents curés, ny des habitants, l'avant trouvé prêt de tomber en ruine et en [?], y'en ayant déjà une grande partie, en un mot, il lui en a cousté plus de cent pistolles. Le tout a été certifié par les habitants.

Pour l'utilité de tous ces objets de culte, je vous renvoie vers la page Wikipédia dédiée :)
Et quelques pages plus loin, les travaux continuent !


Au mois de may 1717, le curé à fait faire et construire une sacristie à son église à ses coûts et dépens.
A pareillement fait faire le mur de sa grande vigne du côté de "Puzé" et à laissé environ quatre pieds de largeur de terrain au délà dudit mur qui lui appartiennent afin d'avoir la liberté d'aller et faire le tour de son dit clos, et le sir (?) Mereau, procureur à Poitiers à qui appartient la vigne qui est proche ledit clos l'ayant aquesté de Mrs De Menou, ne peut rien appuyer contre ledit mur. Le tout vérifié et certifié par la visite de M. Antoine Delavault et Michel Brunet, entrepreneurs massons en présence des habitant soussignés. [pas sur du tout de ma retranscription à certains endroits....]

De biens beaux efforts pour restaurer l'église de Liaigues et l'équiper pour ses futures messes, malheureusement après la Révolution Française, l'église connut un autre sort.

En effet, le curé PINSON, ne se plia pas à la volonté de la nouvelle république et ne prêta pas serment. Il fut alors considéré comme "incivique" et se se fit clandestin.

Une lettre du maire de l'époque, Louis Elzéard Bourgnon, au nom de la société populaire de Champigny dont il est membre, le dénonce même : [source : Maisonneuve86. Merci à eux]

"Liaigues le 11 février 1791Messieurs, Nous avons l'honneur de vous prévenir que le 30 janvier dernier, étant à la messe paroissiale de Liaigues, le sieur Antoine Pinson eut la témérité de prêcher publiquement contre notre sage constitution jusqu'au point qu'il avança que si on envoyait un autre curé pour le rem placer, il ne pourrait validement administrer les sacrements aux paroissiens et que la constitution attaquait notre sainte religion. Il se serait encore bien plus emporté contre notre souverain si le maire soussigné ne se fût opposé à ses discours fanatiques et incendiaires. 
C'est, messieurs, seulement comme citoyens et amis de la paix et du bon ordre que nous vous faisons la présente déclaration afin que vous en disposiez comme votre patriotisme et la prudence ordinaire qui président à votre respectable assemblée vous le dicteront. Nous avons l'honneur d'être très respectueusement, messieurs, vos très humbles et très obéissants serviteurs et compatriotes.
L.E. Bourgnon, maire de Liaigues Morry, officier municipal "  

Quelques années après, la paroisse puis la commune furent rattachés à la commune de Champigny-le-sec, et l'église tomba définitivement en ruine et à l'abandon.
Qu'en reste-t-il aujourd'hui, pas grand chose apparemment...

mercredi 1 mai 2013

La Jamais contente

En ce 1er mai, il me semble important de souligner qu'il y a précisément 114 ans, un pilote belge battait le record de monde de vitesse à bord d'une voiture électrique qui s'appellait "La Jamais contente".
Cette voiture en forme d'obus, d'un poids d'1.5 tonne, dont la moitié à cause des batteries, était la création de la Compagnie belge des transports automobiles Jenatzy, du nom de son fondateur.

Camille Jenatzy et sa "Jamais contente"


Le marché de l'automobile commençait à prendre de l'importance et il fallait se démarquer de ses concurrents, et l'important à l'époque, c'était la vitesse.



Source Journal "A travers le monde 1899" Gallica


45 minutes d'autonomie pour rouler à 80 - 90 Km/h, c'était quand même une belle prouesse pour l'époque, je me demande même si ce n'est pas plus rentable que nos voitures électriques actuelles, en un peu moins pratique pour loger les courses :)

mardi 30 avril 2013

Z comme Zombie

Oui d'accord, c'est un peu facile, mais à la fin de ce challenge, j'arrive à cours d'idée, surtout avec les lettres de fin d'alphabet :)

Alors, vu dans le registre paroissial de Saint-Hilaire de Jardres (86) en 1745, ce dessin qui m'a de suite évoqué un prêtre zombie ! Franchement, on y croirait non ? Un peu flippant tout de même....


Le challenge touche à sa fin, merci à Sophie et à sa Gazette des ancêtres pour ce défi qui m'a personnellement permis de découvrir plein de blogs et de billets forts intéressants !
Et bravo à tous pour tous ces articles !


dimanche 28 avril 2013

Y comme YSORÉ d'HERVAULT de PLEUMARTIN

ou YSORE de PLEUMARTIN d'HERVAULT, ou YSORE d'HERVAULT, tout dépend des époques.
Des illustres familles originaires de la Vienne, en voilà une qui me plait énormément.
Son nom de famille est déjà un régal pour les yeux, les prénoms des membres qui la composent sont eux aussi savoureux, et sans compter sur l'histoire même de cette famille, tous les ingrédients sont réunis pour une belle aventure !
Je vais vous narrer la rencontre que j'ai eu avec cette famille, et de façon anté-chronologique.
Tout à débuter lorsque je faisais le recensement de mes Poilus de la Vienne (je ne pouvais faire ce "Challenge de A à Z" sans vous parler d'un soldat de la Grande Guerre quand même). Dans une des tables annuelles, je suis tombé sur le soldat : YSORE de PLEUMARTIN d'HERVAULT Marie Louis Jules Antoine. Forcément, avec un nom pareil, j'ai voulu en savoir plus, j'ai donc été voir son registre matricule :


Celui-ci nous apprend que le sieur Marie Louis Jules Antoine, est étudiant en Droit, qu'il est né à Paris en 1884, mais réside à Pleumartin (86). Il faisait la taille d'1m75, et a été  exempté en 1906 pour cause de "Bronchite spécifique".


Puis, on append qu'il s'est porté volontaire pour aller se battre au Front, au sein d'un Régiment de Dragons. Il gravira rapidement les échelons pour être nommé "Maréchal des Logis". Malheureusement, il sera réformé temporaire en août 1916 à cause d'une "bronchite suspecte", et effectivement, celle-ci lui sera fatale puisqu'il décédera le 11 juillet 1917.

Sa citation à l'ordre du régiment et sa Croix de Guerre avec étoile de bronze nous montrent qu'il ne devait tout de même pas manquer de courage !

Je suis ensuite parti à la recherche de renseignements sur cette famille, et j'ai commencé à compulser les registres de Pleumartin.
En 1896, j'ai trouvé l'acte de décès de Marie Anne Antoine YSORE d'HERVAULT de PLEUMARTIN, 7éme marquis de Pleumartin. Il est le grand père de Marie Louis Jules Antoine.



Son acte de décès nous apprend qu'il était le fils d'Angadrême Louis François YSORE, marquis d'Hervault, et Marquis de Pleumartin .
Il a aussi été maire de Pleumartin, et ancien conseiller général de la Vienne et le Président de la société de secours mutuels de Pleumartin.

Il est décédé à l'âge de 68 ans, il était alors veuf par deux fois, et surtout il avait perdu son fils 9 ans plus tôt, mort à Alger en 1887à l'âge de 30 ans.


Angadrême Louis François est décédé à Pleumartin en 1856 :



Ainsi que son acte de naissance. Je suis assez fan du prénom Angadrême, qui me semblait être un prénom purement féminin mais après tout, pourquoi pas :)


S'en suit le mariage de Armand Louis François YSORE, Marquis de Pleumartin, et Seigneur de la Roche-Posay, et autres lieux avec Andragême Armande de CARVOISIN en 1784 à Lésigny (86)

 
 

Un genre d'acte de mariage qui ne passe pas inaperçu dans le registre de cette petite paroisse.
L'histoire commence à se gâter pour Marie Victor Nicolas, le père d'Armand Louis François YSORE, comme on peut le lire dans le livre "La Noblesse de France et l'opinion publique au XVIIIéme siècle", par Henri Carré :








 [....]










Cet épisode est quelque peu fâcheux, il vient entacher la réputation de cette famille de haut rang. On la retrouve même dans "le Dictionnaire Universel de la Noblesse de France" de 1821(Source : Gallica)

 

 Il y a encore beaucoup à dire sur cette famille, j'aurai pu parler notamment de Mathieu YSORE d'HERVAULT qui fut archevêque de Tours en 1694, mais il faut savoir s'arrêter au risque de faire un article (déjà) trop long :)